« Avec les voisins, nous avons peint les ganivelles »
Cécile, artiste plasticienne
Les ganivelles sont des barrières en bois léger, comme on en trouve le long des dunes. A la Courrouze, elles jalonnent les chemins, les clairières, les prairies. Cécile et un groupe d'habitants les bricolent et mettent de la gaieté dans le quartier.
« Pour aimer ce quartier, il faut le découvrir à pied : déambuler, marcher, se perdre... La Courrouze est pleine de surprises et pleine de contrastes. C'est tout à la fois la ville avec ses immeubles neufs et la nature avec ses chemins, ses bois, sa liberté. C'est un lieu très construit et en même temps très sauvage, habité et abandonné, froid et chaud. La Courrouze est une exploration et je l'adore ! »
Ce que nous faisons. Cécile est plasticienne, elle rencontre les habitants et intervient avec eux, spontanément, dans un esprit participatif : « J'écoute les idéees des gens et nous les faisons. Il y a deux ans, avec les enfants de l'Antipode, nous avions fabriqué des cabanes aux anciennes poudrières. Puis j'ai discuté avec un groupe de riverains, ils avaient envie de faire quelque chose pour les ganivelles et nous nous sommes lancés. »
Notre meilleur souvenir. Lorsque nous sommes allés repeindre les ganivelles de toutes les couleurs ! « Nous étions une quinzaine de volontaires. Ce soir-là, sans demander d'autorisation, nous avons sorti nos pinceaux, nos pots de peinture et sommes allés, de nuit, peindre les clotures dans le petit bois. C'était une gentille désobéissance, comme un jeu d'enfants. Nous étions là avec nos lampes frontales, c'était drôle, improbable. Quelque chose de fort s'est produit et a rapproché les gens. »
Notre état d'esprit. Faire plutôt que dire, créer plutôt qu'attendre : « Les habitants sont les experts de leur lieu de vie. Au lieu de leur imposer des projets, écoutons-les, laissons-les faire. Si nous appprenons à nous faire confiance, alors l'échange, la rencontre, le partage deviennent possibles. »
Nous vivons « écoquartier ». Ctoyenneté de voisinage et co-construction avec les habitants : « A la Courrouze, les habitants font avec le local, avec l'existant. Ils passent à l'action en mettant en commun leurs envies, leurs ressources. Ils donnent la vie à cet endroit pour qu'il devienne un lieu humain avant tout. »
Ce qui résume la Courrouze ? « Un bel esprit d'initiative, un lien entre les gens. Quand je viens, j'ai la sensation d'y retrouver une famille. »
« Le jeu des ganivelles continue ! Comme personne ne sait vraiment à quoi elles servent, nous avons imaginé un parcours simple, ludique et esthétique. Nous le fabriquons nous-même avec nos planches de bois et nos outils. C'est une promenade en quatre étapes : un surmontoir panoramique à la mare du « Gros Marron » ; un bloc puzzle sous forme d'une fenêtre paysagère sur le grand bassin ovale ; un jeu de miroir et de reflets sur le chemin près du cirque, vers Cleunay ; un table au-dessus des ganivelles place Jeanne-Laurent pour se donner rendez-vous. »
Cécile et son atelier « Camtar »