explorer petit

Labo des Transitions : Vivre au coeur d'un parc

Labo des Transitions : Vivre au coeur d'un parc

Labo des Transitions : Vivre au coeur d'un parc

Août 2023

Depuis sa création, le projet d’aménagement de la Courrouze s’est fixé pour objectif d’être une référence en termes de qualité environnementale du paysage. Trois axes : préservation de la biodiversité, gestion aérienne des eaux de pluie et création d’un réseau d’espaces naturels diversifiés. Un travail mené par les architectes-urbanistes Paola Vigano et Bernardo Secchi, en collaboration avec le paysagiste Charles Dard et les bureaux d’étude ORA et Aubépine.

 

115 

Hectares de friches en reconversion    

40 

Hectares d'espaces verts   

4 500 

Arbres plantés (au moins !)

 

 

 

Un paysage sauvage, spontané et réjouissant ! Ancienne friche industrielle de l’Arsenal de Rennes, le projet urbain de La Courrouze a pu s’appuyer sur cette nature vigoureuse persistante.

 

« Nous composons avec l’identité du site, son patrimoine naturel et son histoire. Cela donne du caractère et de la magie aux lieux ! » - Charles Dard, paysagiste du projet urbain

 

Le choix a été fait de conserver ce patrimoine naturel et de l’accompagner pour le faire cohabiter, tel un grand parc, avec l’arrivée des habitants. Un parc qui offre une intimité entre voisins et beaucoup de zones boisées. Autant d’îlots de fraîcheur, où se ressent une différence de température notable, vraiment appréciable en ville.

NATURE & INNOVATIONS

Sur le quartier, une diversité de lieux et d’ambiances se côtoient. Pour chacun d’entre eux, des réalisations innovantes sont expérimentées.
Par exemple, avenue Germaine Tillon, secteur Dominos, se dresse un mélange d’arbres de différentes silhouettes et de différents âges. Des essences bretonnes : peupliers trembles, chênes, bouleaux, chênes verts et pins… ! Tous plantés d’un seul tenant, dans un même cheminement. Une technique qui permet d’utiliser un unique substrat, mélange de pierres et de terre, qui convient à la fois pour les aménagements urbains et pour le ruissellement des eaux de pluie. Il offre un sol compact mais drainant et fertile.

En effet, le deuxième aspect important, est la gestion des eaux de pluie. Organiser leur ruissellement pour les retenir à la surface, en cas de fortes précipitations.
Sur le secteur de Maison dans les bois, les anciennes voies ferrées d’exploitation du site industriel sont ainsi réutilisées pour aménager des cortèges de noues successives, tout en conservant les arbres anciens qui les bordent. Plus loin, le « moutonium » est longé par une cascade de bassins, indispensables à l’assainissement des eaux pluviales récupérées aux alentours. « Ils forment ainsi des îlots de fraîcheur et apportent de l’eau aux arbres qui en ont tant besoin. Un système résilient et robuste ! » précise Charles Dard.

ESCALADER, DANSER, JOUER, PIQUE-NIQUER...

Côté Grande Prairie, de nouveaux aménagements viendront progressivement agrémenter le site dès cet été, et jusqu’au début de l’année 2024. Fruits de la concertation « Gagner du terrain #2 », ils compléteront la zone cabane existante et les bacs potagers du pôle éducatif. Comme cet espace scénique, en libre accès, près de la Petite Rennes ou cette aire de pique-nique avec plancha à disposition. Juste à côté, 300 m² de prairie fleurie et d’espace pour des jeux libres permettra de se reconnecter à la nature. À noter enfin, la réalisation de 330 nouveaux logements bas carbone, près de l’école, qui devrait débuter au second semestre 2024.
C’est aussi un secteur où l’on expérimente la densité en imaginant d’autres façons de planter, en hauteur dans des jardins intérieurs ou au-dessus des parkings, dans des jardinières géantes ! « L’idée est d’avoir une cohérence paysagère, d’établir un écho entre les espaces publics plantés et les habitations jardinées sur dalle. Nous avons veillé à créer un lien dans les plantations notamment dans le choix d’espèces locales et rustiques » précise Anthony Férard, responsable d’opérations chez Territoires.

Les jardinières géantes

Courrouze Grande Prairie Jardinières géantes

Jardinières géantes © Atelier 56S

À Grande Prairie, de grands murs en schiste et en grès témoignent du passé militaire du site. Les anciens murs épais des « cartoucheries » étaient constitués d’un double mur de pierre rempli de terre sur un intervalle de 2 m pour contenir d’éventuelles déflagrations de poudrières. Ces « jardinières géantes » accueillent aujourd’hui toute une biodiversité : chênes, charmes, tilleuls, merisiers, saules mais aussi arbres à papillon, lierre, genêts, fougères… Choisies comme modèle de mobilier paysager, elles seront reproduites en socle des nouveaux programmes de logements comme un rappel à l’histoire du quartier. Ces grands bacs plantés assureront une identité au secteur Grande Prairie, tout en offrant des contours aux espaces extérieurs et aux placettes.

Gestion différenciée

Laisser le plus possible la place à la nature, c’est l’objectif de la gestion différenciée. Des pratiques qui nécessitent moins d’entretien et favorisent le développement de la biodiversité, de la faune et de la flore : espaces en friche, fauches tardives, prairies fleuries, économie d’eau, utilisation des déchets verts pour favoriser la fertilisation des sols… Une gestion économique et écologique globale qui crée des lieux de vie plus agréables, plus variés et plus naturels.

 


 3 QUESTIONS À ... JEREMY PIERRA, paysagiste concepteur chez Dervenn                    ophrys apifera

 

Bureau d’étude pionnier dans le domaine du génie écologique et de la préservation de la biodiversité, Dervenn réalise actuellement des inventaires sur la faune, la flore, les habitats et les zones humides du quartier.

– C'est quoi un inventaire ?

À travers l’observation, l’écoute, le repérage des milieux, il s’agit d’effectuer des relevés dans les prairies ouvertes, boisements, mares… On repère et on inventorie les espèces présentes, ce qui constitue les différents habitats du quartier et ce qui y est particulièrement remarquable*, comme cette orchidée dite ophrys abeille, ou Ophrys apifera, à la floraison spectaculaire !

– À quoi ça sert ?

Ces inventaires permettent d’avoir un cliché de la biodiversité du quartier, sur une année, afin d’en améliorer la connaissance. Ils servent par la suite à établir des préconisations pouvant porter sur les modes d’entretien des espaces verts, les palettes végétales pour les futurs projets ou encore les habitats favorables aux espèces présentes sur le quartier.

– Qui les réalise ?

Nous sommes une équipe de cinq personnes à ratisser le secteur ! Un paysagiste, une botaniste, un spécialiste des zones humides, une fauniste et une chiroptérologue -spécialiste des chauves-souris.


* Selon le statut de chaque espèce (liste rouge nationale, régionale, espèce protégée, espèce déterminante ZNIEFF… )

     

carte interactive
localiser, visualiser le futur quartier

acteurs

  • LOGO RM         images           LOGO Territoires et Developpement RVB
  • logostudio      dard